La prostate, glande génitale masculine de la taille et de la forme d’une châtaigne, est située sous la vessie. Elle entoure l’urètre, le canal par lequel l’urine et le sperme sont évacués. Son poids augmente de la naissance à la puberté puis se stabilise à l’âge adulte. Elle atteint alors 15 à 20g. A partir de quarantaine son volume augmente avec l'âge.

La pratique du cyclisme et les heures de selle accumulées doivent amener à une surveillance plus attentive et régulière. Nombre de cyclistes du club sont autour de la quarantaine, voir de la cinquantaine… (Je m’arrêterai là par respect pour les anciens !) et ce facteur de risque qu’est l’âge accentue cette vigilance.
Il est difficile de contrer l’âge mais il reste de nombreux facteurs sur lesquels nous pouvons interagir.
Parmi ceux là citons une activité physique régulière. Nous ne le répéterons jamais assez, 30 minutes 2 à 3 fois par semaine aide l’organisme à s’oxygéner, à débarrasser nos toxines accumulées, à stimuler le système immunitaire, à réguler et même diminuer le stress ambiant si présent. Du côté de l’exercice physique les adeptes des 2 roues que nous sommes sont bien lotis.
“Courtiser” le système immunitaire en lui offrant les meilleurs nutriments c’est lui donner la capacité d’une vigilance plus étroite. Par manque d’énergie il est souvent sur un mode défensif, protecteur. En l’optimisant il utilisera sa fonction guérisseuse ce qui lui permettra de mieux prévenir les pathologies prostatiques lourdes.

Après l’activité physique vient la gestion du stress. Son excès épuise l’organisme en nutriments comme par exemple le Magnésium. Comme toujours, 100 à 200mg de magnésium pris QUOTIDIENNEMENT sont indispensables pour optimiser l’énergie et mettre plus souvent le 53 dents ! Certains auteurs, tels Adler et Cohen parlent d’unité défensive entre cerveau et système immunitaire. Chaque cellule de notre corps étant à l’écoute de nos pensées. Détendez-vous dans les descentes, lisez et relisez mes articles et surtout riez…quand vous doublez les autres. Ne dit-on pas que le rire est notre cyclosportive interne !


Troisième point fondamental, il faut limiter les toxines environnementales. Le tabagisme arrive en tête de liste mais je crois que cyclisme et tabagisme ne font pas bons ménage et que les licenciés du club sont raisonnables ou ont pris de bonnes résolutions avant de grimper sur le vélo. Limiter l’abus d’alcool, de café. Boire au minimum 1 litre ½ d’eaux minérales, de sources par jour ou de thé tout en diminuant l’eau du robinet souvent chlorée et donc irritante pour la muqueuse vésicale, l’urètre et la prostate qui l’entoure. Boire tout au long de la journée sans attendre le signal de la soif pour limiter les risques de rétention urinaire, d’infections, de calculs…qui sont des facteurs aggravant une hypertrophie de la prostate.
Éviter les épices comme le poivre en trop grande quantité, les piments qui sont aussi irritants. Privilégier le curcuma, les herbes de Provence (thym, romarin, sarriette, sauge…) riches en phyto-nutriments protecteurs, les fines herbes (persil, estragon, oseille…) pour la  vitamine C et les antioxydants qu’ils contiennent comme le β carotène (= vitamine A naturelle). Enfin la famille des alliacées avec l’oignon, l’échalote mais surtout l’ail riche en un dérivé soufré ont des vertus préventives et curatives dans le cancer de la prostate.  
Le sel, comme pour tout le monde, doit être réduit car il augmente le risque d’hypertension artérielle qui est un facteur de risque qui accroît les troubles prostatiques.

   
A côté de ces premiers conseils, viennent les incontournables bases alimentaires qui donneront des atouts protecteurs à la prostate pour diminuer l’inflammation, éviter la prolifération excessive de cellules mutées, limiter le stress oxydatif et augmenter cette fameuse immunité.


A consommer régulièrement les aliments apportant du lycopène, un caroténoïde présent en grande quantité dans la tomate. Son assimilation est meilleure si la tomate est cuite : sauce tomate, coulis, purée. On trouve aussi ce lycopène dans le pamplemousse rosé, la pastèque, les abricots secs.
Le monde végétal, cultivé sans pesticides, doit être à l’honneur et parmi la multitude de fruits et légumes citons les crucifères et tout particulièrement les brocolis, qui par la présence de sulforaphane, activent les fonctions de détoxification et induiraient une augmentation de la mort des cellules cancéreuses.
Les graines de courges sont connues pour soulager les symptômes de la vessie irritable, les troubles mictionnels associés à l’hypertrophie. La commission Européenne et l’OMS approuvent l’usage médicinal de ces graines. Leurs acides gras mono et polyinsaturés seraient responsables de leurs vertus bénéfiques sur la prostate.
Côté acides gras il faut veiller à diminuer les aliments contenant des graisses saturées (charcuteries, viandes grasses, crème fraîche, produits laitiers et dérivés…) ainsi que les acides gras trans retrouvés trop souvent dans les préparations industrielles transformées.


Dans la série des graisses il faut parallèlement apporter les bons outils pour que le corps synthétise le maximum de substances anti-inflammatoires et stimulantes de l’immunité pour la prostate. Des huiles de table (colza, olive, noix) en passant par un enrichissement en poissons gras (sardines, maquereaux, saumon, harengs…), 2 à 3 fois par semaine, voilà quelques alternatives pleines de bon sens.
De plus ces poissons sont de très bonnes sources de vitamine D et des études récentes tendent à prouver le rôle protecteur de cette vitamine. Les Afro-Américains ayant un taux de mélanine plus élevé, synthétisent moins de vitamine D, ce qui expliquerait en partie l’incidence plus forte des cancers de la prostate dans ces ethnies.


L’apport d’aliments à index glycémiques bas est fortement conseillé. En effet les cellules cancéreuses tirent principalement leur énergie de l’hydrolyse, de la combustion du glucose. Freiner cette voie métabolique est une piste préventive à l’égard de ces pathologies. De plus des taux élevés et répétitifs de glucose sanguin amène notre pancréas à sécréter plus d’insuline pour diminuer cette hyperglycémie. Comme d’autres médiateurs, l’insuline joue un rôle important dans la croissance des tissus ; moduler sa sécrétion est bénéfique dans le ralentissement des cellules tumorales. Le thé, la cannelle sont de bons nutriments qui régulent cet hyperinsulinisme.


Que ce soit du point de vue des graisses ou de celui des sucres, votre pharmacien coéquipier partagera avec vous ces notions fondamentales pour votre prostate mais également vos artères et la maîtrise du poids. D’ailleurs troubles lipidiques, surpoids et obésité sont des facteurs de risque qui influencent négativement l’évolution d’une pathologie prostatique. Le volume de la prostate d’un obèse est ⅓ plus élevé que celui d’un homme ayant un poids normal.
Enfin je terminerai mes conseils en indiquant que dans l’alimentation il faut équilibrer l’apport entre les protéines d’origine animale et celles d’origine végétale. Outre les déchets métaboliques acides des protéines animales qui favorisent l’inflammation des voies urinaires ; c’est surtout la trop grande quantité d’acides aminés essentiels qui accentuent la croissance de tous les tissus y compris cancéreux. Au contraire un apport varié en protéines végétales amènent tous les acides aminés mais pas en surabondance. C’est l’occasion de retrouver les précieuses vertus salutaires des légumineuses même et surtout chez les sportifs.  
Alors messieurs si votre âge et donc votre prostate vous rappelle à l’ordre et avant d’atteindre ces multiples objectifs nutritionnels, des compléments alimentaires naturels, synergiques et reconnus (baies de palmier nain, prunier d’Afrique, β sitostérol, lycopène…)  sont disponibles en pharmacie (Je pourrai vous conseiller) et seront des aides précieuses afin de limiter les 1ers symptômes de ces troubles prostatiques.


Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU diététique et Nutrition