pimentsDans ce monde où rendement, croissance, productivité, réactivité… sont souvent mis en avant, l’alimentation est une manière naturelle d’optimiser les performances. Mais à l’inverse de nombreuses substances plus ou moins illicites, l’aliment peut être un bon régulateur de nos métabolismes.

Métabolismes énergétiques, hormonaux, cardiovasculaires, cérébraux, sexuels… sont, pour certains, quotidiennement sollicités et peuvent parfois arriver à leurs limites dans certaines conditions. La richesse, la diversité d’une bonne alimentation sont des atouts essentiels pour garder un maximum de dynamisme sans empiéter notre capital santé, bien au contraire.

Où qu’elle aille l’énergie provient de nos macronutriments glucides et acides gras principalement. D’eux dépendent notre capacité à les stocker et les utiliser harmonieusement le moment voulu. Ils ne sont rien sans nos vitamines, minéraux et oligoéléments qui à chaque étape soutiennent nos réactions cellulaires.

Des centaines de milliers de réactions par minute cela demande d’avoir à proximité toutes les pièces du puzzle quantitativement et qualitativement. Une alimentation trop acide, un terrain enflammé, une muqueuse intestinale irritée, un microbiote « aux aboies », un manque d’oxygène, des réserves réduites sont autant de paramètres qui affaiblissent notre capacité à bouger, respirer, penser, fabriquer, réparer…

Quand ces premières pierres sont posées, la « maison énergie » fonctionne mieux. Sur cette base certains aliments pourront trouver un terrain idéal pour amplifier un métabolisme. On oublie trop souvent cette équation et l’exemple de l’équilibre du poids est révélateur de ces espérances souvent vaines de « brûleurs » qui ne brûlent que le portefeuille tant que ces bases cellulaires ne sont pas bien installées.

Trop de graisses inflammatoires, trop de sucres raffinés et/ou à index glycémique élevé, trop de sédentarité, pas assez de légumes, fruits, oléagineux… et l’alchimie ne prend pas. Justement cette alchimie de la nature qui nous apporte des milliers de substances aux effets désinhibants, stimulants et parfois même euphorisants. C’est le cas de ces actifs énergisants que l’on retrouve dans les épices : piment, gingembre, ginseng, noix de muscade, poivre de Cayenne, clou de girofle, cannelle… qui stimulent nos sens, notre éveil et notre capacité à réagir plus favorablement face à un stress, une sollicitation physique, une émotion…

Le Gingembre connu pour ses propriétés antalgique, digestives, aphrodisiaques est également un bon remède contre la fatigue. Le fastidieux et long travail de récolte et de transformation du pollen par les abeilles peut aussi nous être utile pour réduire un terrain inflammatoire, rééquilibrer et dynamiser nos fonctions cellulaires.

Tonifier nos tissus c’est aussi être attentif aux aliments qui accompagnent notre thyroïde. Si vous lui apportez iode, zinc et sélénium ; vous aurez le tiercé gagnant. Ainsi les produits de la mer (fleur de sel, algues, crustacés, coquillages et fruits de mers, surtout huîtres…), noix, légumineuses, quinoa, ail, oignon, champignon, fruits secs… sont les sources prioritaires de ce trio performant.

Nos vibrations hormonales sont régulées par cette petite glande à la base du cou mais les ordres viennent d’en haut. Notre cerveau et ses multiples neurotransmetteurs ont besoin d’attention dans notre boîte crânienne. Si l’équilibre des acides gras essentiels et le magnésium sont souvent évoqués, les taux de tyrosine, de testostérone, d’acétylcholine sont à surveiller si l’on veut garantir de la réactivité, de la vigilance et de bonnes capacités cognitives.

Les sources de tyrosine précurseur de la dopamine se situent dans le canard, le chocolat noir, les flocons d’avoine, les germes de blé… Elles vous aideront pour leur effet « starter ». Celles de choline pour rééquilibrer la production d’acétylcholine et transmettre l’influx nerveux dans nos aires cérébrales dédiées à la mémoire se retrouvent dans le jaune d’œuf, les foies, à nouveau les germes de blé, l’avocat, les oléagineux…

La testostérone hormone masculine par excellence, mais également sécrétée en moindre quantité chez la femme, est liée à la puissance physique, à la résistance au stress physique et psychique et surtout à la libido. Elle est également anabolisante, favorisant donc le développement osseux, musculaire et stimulant la production de protéines. L’augmentation de la masse grasse (surpoids, obésité) dérive la testostérone sous forme d’œstrogènes alors attention à vos petits « bourrelets d’amour » qui peuvent abaisser votre « fougue » !

Heureusement riz brun, soja, ananas, fruits rouges contenant du manganèse interviennent pour synthétiser nos principales hormones. La vanille, elle aussi viendra à votre secours, pour donner de la force et de la vigueur aux hommes ainsi que le jasmin pour ses effets euphorisants subtils. La littérature est riche en propositions de nutriments stimulant la libido et ne dit-on pas : L’appétit vient en mangeant !

La fonction circulatoire est un pivot central de tous nos métabolismes. Cette irrigation apporte oxygène, nutriments au plus près de nos cellules et véhicule en sens inverse les déchets vers la sortie. Bien l’entretenir c’est assurer et moduler les apports en fonction des besoins : De bonnes graisses pour éviter des impasses, des antioxydants et des Polyphénols protecteurs, pas de trop de sucres pour ne pas les « caraméliser » et vos tissus pourront passer la vitesse supérieure.

L’arginine des légumineuses, céréales, riz brun, avoine, sarrasin, noix… protège aussi nos vaisseaux, stimule les filières énergétiques et le système immunitaire. Son action vasodilatatrice est très recherchée contre le dysfonctionnement érectile. Enfin en stimulant l’hormone de croissance et en participant à la production de créatine, l’arginine conjugue son amélioration de la performance avec sa protection vasculaire : « Messieurs, à vos caddy ! ».

Booster, dynamiser, stimuler… c’est bien à court terme mais ne pas oublier que la récupération est tout aussi importante. Réguler son activité physique et l’adapter à son âge et/ou à ses problèmes de santé éventuels cela permet d’augmenter la sécrétion naturelle de sérotonine qui permet à son tour, pour une saine fatigue, de s’endormir paisiblement en fin de journée.

 
Pascal Guerit
Docteur en Pharmacie
DU Diététique et Nutrition